mardi 31 juillet 2012

Two Door Cinema Club: Sleep Alone live session

Passage de Two Door Cinema Club au Guardian studio pour une session accoustique avec Sleep alone, le premier single de leur nouvel album "Beacon".

FUN:We Are Young live session

Taken By Trees - "Dreams"

1er clip extrait de l’album “Other Worlds” à paraître le 1er Octobre et de l’EP « Dreams » à paraître le 20 août (Secretly Canadian / Differ-ant)

dimanche 4 mars 2012

Beth Jeans Houghton-I will return

Dum dum girls-bedroom eyes

LFSM#15 : Dum Dum Girls + Beth Jeans Houghton Mercredi 28 mars 20h30


Comment vivre à Los Angeles quand on adore la pluie ? Comment concilier, dans un même projet musical, son amour pour la pop des 60’s et son admiration pour les riots grrrl façon L7 ? La californienne Dee Dee, fondatrice de DUM DUM GIRLS, refuse non seulement de choisir, mais fait même de ces contradictions sa marque de fabrique : «A L.A, il fait beau tout le temps et il suffit de se laisser porter. Ma musique est une réponse à cette impression d’être coincée dans un lieu trop ensoleillé, étouffant et confortable. Je déteste quand la vie est statique. J’ai essayé de palier à cela par ce disque. Il m’a permis d’introduire des turbulences dans ce quotidien trop lisse». Ce «savoureux contraste entre mélodies ingénues et son crado» _Inrocks, était déjà présent sur les maquettes que la jolie brune fait circuler en 2009 pour ce qui n’est encore qu’un projet solo. Rapidement, le prestigieux label Sub Pop (celui, entre autres, de Nirvana) sent le formidable potentiel de cette rencontre explosive, et confie à Richard Gottehrer, connu en particulier pour son travail avec Blondie. «Richard a parfaitement compris quelle direction je souhaitais prendre : ne pas perdre le son noisy des morceaux tout en soulignant leur aspect mélodique, mettre les voix en avant sans écraser le reste. Il a su donner une certaine chaleur à l’album sans le dénaturer.» Rejointe par les sauvageonnes Jules, Bambi et Frankie Rose (ex Vivian Girls), Dee Dee est désormais à la tête d’un véritable gang, «une armée de Jedi en talons aiguilles». «L’idée d’avoir un groupe de filles s’est imposée d’elle-même : d’une part, parce que je voulais des harmonies et des chœurs chantés par des voix féminines ; d’autre part, car je souhaitais que l’énergie du groupe soit féminine. Je voulais tester une fois dans ma vie le “nous contre le reste du monde”». Sur scène, les 4 demoiselles risquent bien d’en enrhumer plus d’un, entre chaleur des voix ou des tenues (très) courtes, et froideur du son ou insolence de l’attitude punk.
Les amateurs d’outsiders pour le titre de révélation du Festival porteront inévitablement une attention particulière à la très jeune anglaise BETH JEANS HOUGHTON, qui pourrait bien, comme sa compatriote Laura Marling, il y a quelques années, laisser un souvenir indélébile dans la salle du Ciel. Du haut de ses 21 ans, la demoiselle n’a ni froid aux yeux, ni la langue dans sa poche: «Ma grand-mère m'a toujours dit, tu ne peux pas plaire à tout le monde, alors fais-toi plaisir, et c'est ce que je fais. Je suis à un âge où je n’ai pas peur d’essayer des choses. Mais je sais aussi que je ne vais pas devenir une star, et cela ne me pose aucun problème». Et il semblerait qu’à force de tenter de ne ressembler à personne Beth soit en train de se faire une place à part entière sur la scène internationale des "filles à guitares". Car si elle a quitté l’école à 16 ans pour aller travailler dans un salon de coiffure et s’acheter sa première guitare, ce n’était pas pour faire du folk sage et policé, mais plutôt pour laisser libre court à ses envies de renouvellement du genre et d’expérimentations tant vocales que musicales. Pas étonnant dès lors qu’elle ait rapidement attiré l’attention du cultissime label Mute, qui de Tom Waits à Nick Cave en passant par Goldfrapp ou les Residents, sait ce que musique singulière veut dire... «Ça me fait vraiment chier quand les gens disent que nous sommes un groupe de folk, ou quand ils s’intéressent plus à la façon dont je suis habillé sur scène qu’à la musique». Pour ne pas avoir d’ennuis, nous parlerons donc de pop joyeusement expérimentale, et nous nous garderons de tout pronostic sur la probable excentricité de sa tenue de scène. Et n’allez pas non plus lui de demander de jouer une vieille chanson : «j’en écris tellement, que très vite, elles ne sont plus pertinentes à mes yeux. Je m'améliore, cependant. Avant, je me lassais d'une chanson en deux semaines, maintenant, il me faut deux mois. Je ne sais pas comment font les groupes qui jouent les mêmes chansons pendant 40 ans. Si c'était moi, je dirais juste aux spectateurs qu'ils auraient dû venir me voir à l'époque.»
Ne manquer donc pas l’occasion de la découvrir pendant qu’il est encore temps !

Masquer-hapiness

Dillon-willem

LFSM#15: Masquer + Dillon Jeudi 29 mars 2012 20h30 12 € / 9 €


Pour la deuxième année consécutive, ce pourrait bien être l’Allemagne qui nous offre LA découverte de cette quinzième édition du Festival Les Femmes s’en Mêlent. Après Anika l’an dernier, qui a brillamment confirmé son statut de grande favorite, DILLON se retrouve a priori dans la même position. A tout juste 23 ans, pour la sortie de son premier album et à l’occasion de sa première tournée, la jeune berlinoise d’origine brésilienne assume avec une simplicité déconcertante son nouveau statut : «j’ai commencé à écrire pour moi, sans me douter qu’un jour je ferais un album et que je jouerais devant un public. Je ne ressens pas de pression : jouer devant un public, c’est pareil pour moi que de jouer seulement pour moi-même. Rien n’a changé, même si pour cette première tournée, je me sens juste un peu plus timide, sans bien comprendre pourquoi». Et il suffit de regarder les premières vidéos qu’elle a postées sur Youtube, et qui ont d’emblée créées le "buzz", pour saisir le phénomène Dillon : seule au piano, les yeux fermées, la jeune fille ne joue pas sa musique, elle la vit, sa voix fragile semblant directement reliée à la profondeur de ses sentiments les plus intimes. Mélodies imparables bien que souvent improbables, piano d’une tristesse lumineuse, chant habité d’une beauté rendue diaboliquement étrange par la musicalité de son accent germano-brésilien : l’envoûtement est total, la fragilité de l’ensemble devenant une arme de destruction massive... Pour son premier album, elle a choisi de prendre son temps : ce n’est qu’après avoir écumé les clubs allemands pour parfaire ses compositions qu’elle est entrée en studio pour leur donner de discrètes couleurs tantôt électro, tantôt pop, le minimalisme des arrangements laissant toujours la place aux magnifiques piano-voix de base. «Je cherche par la musique à passer d’une solitude destructive à une solitude constructive. Je cherche, j’explore. J’ai besoin de trouver quelque chose». Nous en tout cas, notre coup de cœur, nous l’avons trouvé !
Et comme une édition du festival n’en serait pas vraiment une sans artiste suédoise, c’est MASQUER qui aura la double difficile tâche à la fois de représenter le pays qui nous a offert le plus grand nombre de merveilleuses découverte et d’ouvrir pour Dillon. Mais attention : si sur le papier, nous n’étions pas d’emblée convaincus par le retour au rock synthétique voire à la coldwave proposée par ce duo, l’album et les quelques extraits live nous ont emballés. Car en matière de chant habité et de musique vécue plus que jouée, la jeune Kicki Halmos n’est pas en reste : comme pour contrecarrer la froideur des synthés et des guitares très 80’s, elle semble chanter chaque note comme si sa vie en dépendait, poussant une voix d’abord fragile dans des contrées insoupçonnées de puissance et d’intensité à faire se dresser les poils sur les épidermes les plus rugueux. Sous les nappes new wave émergent rapidement, aussi bien sous forme de bombes de dancefloors que de tubes de rock énergiques, de vrais beaux morceaux, aux mélodies sensibles et à l’urgence tangible. L’hypothèse que Dillon soit obligée de sortir le grand jeu pour ne pas se faire voler la vedette de la soirée n’est donc pas totalement exclue.
(Par Laurent)

Comanechi-Death of you

Mirel Wagner

LFSM#15 : Mirel Wagner + Comanechi Mardi 27 mars 2012 20h30 12 € / 9 €


Attention, elle commence fort, cette quinzième édition de notre festival préféré ! C’est en effet la très attendue MIREL WAGNER qui ouvrira cette année Les Femmes s’en Mêlent, et qui devrait mettre d’entrée la barre très haut. A 24 ans, cette jeune éthiopienne vivant en Finlande vient en effet d’affoler la presse internationale avec un «premier album de perles noires», Libération parlant même d’une «Billie Holliday téléportée» ! Le parti pris est radical : une guitare dépouillée, des tempi d’une lenteur déconcertante, des ambiances marécageuses, et une voix «certes lumineuse, mais qui éclaire davantage les tréfonds de l’âme que les espoirs de l’humanité», comme l’écrit joliment Mondomix. Si l’on pense inévitablement au folk torturé de Leonard Cohen, c’est certainement le mélange inédit entre le blues des origines, inspiré par les souffrances du peuple noir, et l’absence de lumière des interminables nuits de l’hiver finlandais qui donne aux compositions de la demoiselle une puissance ascétique, voire autistique, rarement atteinte. Quand on connaît la capacité de la salle du Ciel à se transformer en somptueux écrin pour les prestations aussi intenses que minimalistes (ceux qui ont eu la chance d’assister, entre autres, à la première prestation d’Anna Ternheim ou à celle de Tiny Vipers savent de quoi nous parlons), nous ne pouvons qu’attendre un énorme moment de ce premier concert.
Mais impossible de vous laisser repartir totalement déprimé pour une première soirée ! Et comme le Ciel sait aussi se transformer en formidable club de rock, ce sont les cultissimes COMANECHI qui complèteront un plateau totalement improbable. Fort du succès remporté l’an dernier par les furies de The Pack A.D., nous ne voulions pas pour cette nouvelle édition nous priver du plaisir des grosses guitares. Seulement voilà : si nous croulions sous les propositions pop, très peu de demoiselles faisant exploser les décibels avaient retenu notre attention. Alors, nous avons tenté, sans trop oser y croire, le "coup Comanechi" : adulé par Kim Gordon de Sonic Youth, le groupe est devenu en quelques années une référence incontournable en matière de musique bruitiste portée par une jeune fille aussi sexy qu’énervée et déjantée. Riffs de guitares énormes, batterie sous acide, paroles (très) suggestives criées dans les aigus : Comanechi envoie du lourd ! Nous avions peur qu’Akiko, véritable icône art punk aussi bien à Tokyo qu’à Londres, ne délaisse son projet après une tournée mondiale en tant que batteuse de Big Pink, mais il n’en est rien: «Avec Comanechi, je bois moins de champagne, je mange moins de caviar, plus de pizzas froides, je suis passé du jet privé à Easy Jet, mais je m’éclate beaucoup plus !». Et ce n’est d’ailleurs certainement pas un hasard si pour cette nouvelle tournée, la demoiselle a choisi de ne plus être cloisonnée derrière sa batterie, mais d’assumer son rôle de leader charismatique en occupant désormais le devant de la scène. Pour notre plus grand plaisir...

Festival des Femmes s'en mêlent 2012 à Grenoble!

du Mardi 27 mars 2012 au Dimanche 1 avr 2012 Abonnement : 36 € pour les 4 concerts
Au Ciel à Grenoble (place Verdun)



La pression était à son comble : après une si belle édition du festival Les Femmes s’en Mêlent à Grenoble en 2011, comment faire encore mieux en 2012 ? Qui pour succéder aux prestations jubilatoires, dans des esthétiques aussi diverses, de Laïl Arad, The Pack A.D., Trippples Nippples, LCMDF ou de la grandiose Anika ? Mais rapidement, la magie de ce festival a repris ses droits : la scène féminine indépendante n’a sans doute jamais été aussi riche, et la peur de ne pas trouver des artistes à la hauteur s’est rapidement transformé en un plus habituel «on ne va pas pouvoir tout faire»... Et ce malgré un contexte de plus en plus difficile : en refusant de cautionner la surenchère des cachets et des stratégies de développement d’artistes privilégiant souvent les "coups médiatiques" plutôt que le long terme, le festival Les Femmes s’en Mêlent fait plus que jamais figure d’îlot de résistance, défendant chèrement la notion d’indépendance. Certaines artistes que nous aurions aimés vous présenter pour la qualité de leur projet musical ne seront donc pas présentes pour d’autres raisons... Tant pis pour elles ! Car cette année encore, la concurrence sera rude : de la pop lente et sombre de Mirel Wagner aux envolées lyrico-baroques de My Brightest Diamond, nous passerons entre autres par le rock violent et déjanté de Comanechi, la pop acidulée et courte vêtue des Dum Dum Girls, ou l’électro pop glaçante de Masquer. Sans oublier Dillon, dont nous avons fait depuis de nombreux mois notre coup de cœur absolu, et qui sera inévitablement attendue comme la révélation du Festival. Mais comme ce dernier se caractérise aussi par sa faculté à créer la surprise, le mieux est encore de ne rien manquer...
(Par Laurent)