dimanche 4 mars 2012

LFSM#15: Masquer + Dillon Jeudi 29 mars 2012 20h30 12 € / 9 €


Pour la deuxième année consécutive, ce pourrait bien être l’Allemagne qui nous offre LA découverte de cette quinzième édition du Festival Les Femmes s’en Mêlent. Après Anika l’an dernier, qui a brillamment confirmé son statut de grande favorite, DILLON se retrouve a priori dans la même position. A tout juste 23 ans, pour la sortie de son premier album et à l’occasion de sa première tournée, la jeune berlinoise d’origine brésilienne assume avec une simplicité déconcertante son nouveau statut : «j’ai commencé à écrire pour moi, sans me douter qu’un jour je ferais un album et que je jouerais devant un public. Je ne ressens pas de pression : jouer devant un public, c’est pareil pour moi que de jouer seulement pour moi-même. Rien n’a changé, même si pour cette première tournée, je me sens juste un peu plus timide, sans bien comprendre pourquoi». Et il suffit de regarder les premières vidéos qu’elle a postées sur Youtube, et qui ont d’emblée créées le "buzz", pour saisir le phénomène Dillon : seule au piano, les yeux fermées, la jeune fille ne joue pas sa musique, elle la vit, sa voix fragile semblant directement reliée à la profondeur de ses sentiments les plus intimes. Mélodies imparables bien que souvent improbables, piano d’une tristesse lumineuse, chant habité d’une beauté rendue diaboliquement étrange par la musicalité de son accent germano-brésilien : l’envoûtement est total, la fragilité de l’ensemble devenant une arme de destruction massive... Pour son premier album, elle a choisi de prendre son temps : ce n’est qu’après avoir écumé les clubs allemands pour parfaire ses compositions qu’elle est entrée en studio pour leur donner de discrètes couleurs tantôt électro, tantôt pop, le minimalisme des arrangements laissant toujours la place aux magnifiques piano-voix de base. «Je cherche par la musique à passer d’une solitude destructive à une solitude constructive. Je cherche, j’explore. J’ai besoin de trouver quelque chose». Nous en tout cas, notre coup de cœur, nous l’avons trouvé !
Et comme une édition du festival n’en serait pas vraiment une sans artiste suédoise, c’est MASQUER qui aura la double difficile tâche à la fois de représenter le pays qui nous a offert le plus grand nombre de merveilleuses découverte et d’ouvrir pour Dillon. Mais attention : si sur le papier, nous n’étions pas d’emblée convaincus par le retour au rock synthétique voire à la coldwave proposée par ce duo, l’album et les quelques extraits live nous ont emballés. Car en matière de chant habité et de musique vécue plus que jouée, la jeune Kicki Halmos n’est pas en reste : comme pour contrecarrer la froideur des synthés et des guitares très 80’s, elle semble chanter chaque note comme si sa vie en dépendait, poussant une voix d’abord fragile dans des contrées insoupçonnées de puissance et d’intensité à faire se dresser les poils sur les épidermes les plus rugueux. Sous les nappes new wave émergent rapidement, aussi bien sous forme de bombes de dancefloors que de tubes de rock énergiques, de vrais beaux morceaux, aux mélodies sensibles et à l’urgence tangible. L’hypothèse que Dillon soit obligée de sortir le grand jeu pour ne pas se faire voler la vedette de la soirée n’est donc pas totalement exclue.
(Par Laurent)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.