dimanche 4 mars 2012

LFSM#15 : Dum Dum Girls + Beth Jeans Houghton Mercredi 28 mars 20h30


Comment vivre à Los Angeles quand on adore la pluie ? Comment concilier, dans un même projet musical, son amour pour la pop des 60’s et son admiration pour les riots grrrl façon L7 ? La californienne Dee Dee, fondatrice de DUM DUM GIRLS, refuse non seulement de choisir, mais fait même de ces contradictions sa marque de fabrique : «A L.A, il fait beau tout le temps et il suffit de se laisser porter. Ma musique est une réponse à cette impression d’être coincée dans un lieu trop ensoleillé, étouffant et confortable. Je déteste quand la vie est statique. J’ai essayé de palier à cela par ce disque. Il m’a permis d’introduire des turbulences dans ce quotidien trop lisse». Ce «savoureux contraste entre mélodies ingénues et son crado» _Inrocks, était déjà présent sur les maquettes que la jolie brune fait circuler en 2009 pour ce qui n’est encore qu’un projet solo. Rapidement, le prestigieux label Sub Pop (celui, entre autres, de Nirvana) sent le formidable potentiel de cette rencontre explosive, et confie à Richard Gottehrer, connu en particulier pour son travail avec Blondie. «Richard a parfaitement compris quelle direction je souhaitais prendre : ne pas perdre le son noisy des morceaux tout en soulignant leur aspect mélodique, mettre les voix en avant sans écraser le reste. Il a su donner une certaine chaleur à l’album sans le dénaturer.» Rejointe par les sauvageonnes Jules, Bambi et Frankie Rose (ex Vivian Girls), Dee Dee est désormais à la tête d’un véritable gang, «une armée de Jedi en talons aiguilles». «L’idée d’avoir un groupe de filles s’est imposée d’elle-même : d’une part, parce que je voulais des harmonies et des chœurs chantés par des voix féminines ; d’autre part, car je souhaitais que l’énergie du groupe soit féminine. Je voulais tester une fois dans ma vie le “nous contre le reste du monde”». Sur scène, les 4 demoiselles risquent bien d’en enrhumer plus d’un, entre chaleur des voix ou des tenues (très) courtes, et froideur du son ou insolence de l’attitude punk.
Les amateurs d’outsiders pour le titre de révélation du Festival porteront inévitablement une attention particulière à la très jeune anglaise BETH JEANS HOUGHTON, qui pourrait bien, comme sa compatriote Laura Marling, il y a quelques années, laisser un souvenir indélébile dans la salle du Ciel. Du haut de ses 21 ans, la demoiselle n’a ni froid aux yeux, ni la langue dans sa poche: «Ma grand-mère m'a toujours dit, tu ne peux pas plaire à tout le monde, alors fais-toi plaisir, et c'est ce que je fais. Je suis à un âge où je n’ai pas peur d’essayer des choses. Mais je sais aussi que je ne vais pas devenir une star, et cela ne me pose aucun problème». Et il semblerait qu’à force de tenter de ne ressembler à personne Beth soit en train de se faire une place à part entière sur la scène internationale des "filles à guitares". Car si elle a quitté l’école à 16 ans pour aller travailler dans un salon de coiffure et s’acheter sa première guitare, ce n’était pas pour faire du folk sage et policé, mais plutôt pour laisser libre court à ses envies de renouvellement du genre et d’expérimentations tant vocales que musicales. Pas étonnant dès lors qu’elle ait rapidement attiré l’attention du cultissime label Mute, qui de Tom Waits à Nick Cave en passant par Goldfrapp ou les Residents, sait ce que musique singulière veut dire... «Ça me fait vraiment chier quand les gens disent que nous sommes un groupe de folk, ou quand ils s’intéressent plus à la façon dont je suis habillé sur scène qu’à la musique». Pour ne pas avoir d’ennuis, nous parlerons donc de pop joyeusement expérimentale, et nous nous garderons de tout pronostic sur la probable excentricité de sa tenue de scène. Et n’allez pas non plus lui de demander de jouer une vieille chanson : «j’en écris tellement, que très vite, elles ne sont plus pertinentes à mes yeux. Je m'améliore, cependant. Avant, je me lassais d'une chanson en deux semaines, maintenant, il me faut deux mois. Je ne sais pas comment font les groupes qui jouent les mêmes chansons pendant 40 ans. Si c'était moi, je dirais juste aux spectateurs qu'ils auraient dû venir me voir à l'époque.»
Ne manquer donc pas l’occasion de la découvrir pendant qu’il est encore temps !

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